Le Bichon Maltais est une race de chien ancienne qui existe depuis l’Antiquité, et était alors déjà
bien répandue dans les cultures méditerranéennes. Toutefois, contrairement à ce que son nom pourrait
laisser croire, son origine exacte reste incertaine, mais il semble provenir de l’un des pays du
bassin méditerranéen. Au fil de son histoire, de nombreux noms lui furent donnés, tels que Melitae
Dog, Ye Ancient Dogge of Malta ou encore Maltese Lion Dog. Toutefois, aujourd’hui, il est
principalement connu sous le nom de Maltese ou Bichon Maltais.
Des découvertes archéologiques tendent à confirmer que le Bichon Maltais existait même déjà à
l’époque de l’Égypte antique. En effet, une statuette représentant un chien qui lui ressemble en
tout point fut trouvée dans une tombe datant du règne de Ramsès II (1304 avant J.-C. à 1214 avant
J.-C.). On peut donc supposer qu’il était considéré par les Égyptiens comme un animal sacré.
Peut-être est-ce lié au fait que, comme les Européens plus tard, ils le pensaient capables de
soigner des maladies – ou du moins constataient qu’il était en mesure de soulager les malades en se
blottissant contre eux.
Ce n’est d’ailleurs pas le seul peuple qui l’honorait, puisque les Grecs érigeaient également des
tombes pour leur chien décédé. On le retrouve donc également dans la Grèce antique, au point que le
célèbre philosophe Aristote (384 avant J.-C. - 322 avant J.-C.) l’évoqua dans son ouvrage zoologique
Histoire des animaux. Il y fit mention en effet d’une race de petit chien qu’il nomma en latin canes
melitenses, ce qui veut dire « chien maltais ».
Avant le début de l’ère chrétienne, le Maltais était également très en vogue chez les Romains. De
nombreuses femmes de la noblesse en possédaient un et ne sortaient jamais sans. Elles le portaient
dans leur corsage ou dans leur manche, tel un bijou ou un accessoire. Cette tendance perdura
d’ailleurs bien au-delà de la Rome antique.
Au Ier siècle, l’empereur romain Claude (10 avant J.-C. - 54 après J.-C) est sans doute le
propriétaire de Bichon Maltais le plus célèbre. Quant à Saint Publius (33 après J.-C. - 112 après
J.-C.), gouverneur romain de Malte qui possédait un Maltais prénommé Issa, il demanda au poète
Martial d’écrire un éloge sur son chien, ce que fit ce dernier dans son recueil Épigrammes.
Arrivé sur les îles britanniques pendant le règne d’Henri VIII (1491-1547), le Maltais y devint là
aussi très populaire parmi les personnes de la haute société, en particulier auprès des femmes, qui
l’employaient comme chien de compagnie et chien de salon. Il était apprécié pour sa beauté, tandis
que sa petite taille leur permettait de le transporter facilement dans leur corsage. Il fut
notamment adopté par la reine Elisabeth Ire (1533-1603).
Bien qu’elle ait survécu à de nombreuses guerres et conflits au fil des ans, la race faillit
disparaitre vers le 17ème et 18ème siècles, après des tentatives malheureuses pour la miniaturiser
au maximum. Des croisements avec des Caniches, des petits épagneuls et des chiens miniatures
asiatiques furent alors nécessaires pour la sauver.
Malgré son succès et sa présence dans de nombreux pays, la race ne fut introduite en Amérique du
Nord qu’au 19ème siècle. Un de ses représentants (de couleur blanche) fut néanmoins de la partie
lors de la toute première exposition canine de l’histoire des États-Unis, le Westminster Kennel Club
Dog Show, dont la première édition se tint en 1877. Il y fut présenté sous le nom de Maltese Lion
Dog.
La race ne tarda pas à être reconnue par l’American Kennel Club (AKC), puisque cela se produisit dès
1888. En revanche, il fallut attendre 60 ans, et donc l’année 1948, pour que l’autre organisme canin
de référence du pays, le United Kennel Club (UKC), en fasse de même. Les organismes américains se
montrèrent néanmoins plus allant que la Fédération Cynologique Internationale (FCI), qui attendit
1955 pour reconnaître le Bichon Maltais.